J’interpellais le mercredi 5 juillet 2023 au Sénat la Première Ministre lors des questions d’actualité au Gouvernement :
« Madame la Première Ministre,
Après une semaine de violences, il est grand temps de prendre en compte l’exaspération de tous les Français. Elle a des causes multiples et bien sûr sociales. Elle s’exprime aussi fortement face au délitement et à l’impuissance de l’État Républicain. Impuissance à faire respecter les droits, le droit, impuissance à assurer l’efficacité des services publics et leur présence partout dans nos banlieues, comme dans nos villages. Incapacité à faire progresser la promesse républicaine d’Égalité, de justice, indispensables à la cohésion nationale.
Voilà le résultat d’une politique menée depuis 20 ans !
Vous ne pouvez, comme vous l’avez fait après les « gilets jaunes » ou le mouvement des retraites, continuer comme avant. La grande urgence, une urgence vitale, est de redonner force et efficacité à l’État républicain, aux services publics. Cela suppose des moyens, la revalorisation et l’écoute des fonctionnaires qui désespèrent de ne pouvoir correctement assurer leurs missions.
Un exemple parmi tant d’autres, mais particulièrement d’actualité : l’Éducation Nationale… Qui ne voit aujourd’hui l’ampleur de la crise éducative que traverse notre pays ? Qui ne voit le rôle décisif de l’école publique, en particulier pour ces 20% de jeunes qui vivent en dessous du seuil de pauvreté ? Démissions massives, postes non pourvus au concours ou dans les classes. Vous ne voulez pas écouter les enseignants. Vous faites croire que les problèmes seraient en voie d’être résolus. Ce n’est absolument pas le cas !
Un grand plan de redressement des services publics s’impose, et vite ! Allez-vous, Madame la Première ministre, l’engager dès cet été et dans le prochain budget. Ne laissez pas la République en panne : agissez ! »