L’offensive commandée par le Président turc contre les Kurdes de Syrie a commencé hier.
Donald Trump avait annoncé il y a trois jours le retrait des troupes US du nord de la Syrie ce qui pourrait entraîner une déstabilisation de toute la région.
Cette décision était totalement déloyale, irresponsable et cynique. Déloyale parce que les forces kurdes ont participé de manière décisive à la lutte contre Daesh, remportant de nombreuses victoires contre l’organisation djihadistes. Irresponsable parce que la Turquie a souvent été ambiguë face à Daesh et l’est encore plus sur sa gestion des combattants de l’État islamique. Cynique parce que le président américain a reconnu lui-même l’imminence de l’intervention turque ; les soldats américains s’étaient déjà retirés hier des points d’entrée probable de l’armée turque en Syrie.
Cette intervention turque hors de ses frontières dans le Kurdistan Syrien peut avoir des conséquences très lourdes tant du point de vue humanitaire, que géopolitique et sécuritaire. On peut s’attendre à plusieurs dizaines de milliers de déplacés supplémentaires, quelques milliers de morts majoritairement civils… On peut s’attendre à la « libération » de plusieurs centaines de combattants djihadistes qui rejoindrait les maquis de Daesh, dont de très nombreux ressortissants européens qui feront peser une menace supplémentaire sur notre sécurité.
Américains et Européens ont enterré trop vite la menace de Daesh, nous risquons d’en être les prochaines victimes après les Kurdes de Syrie.
La République Française ne saurait se contenter d’être « vivement préoccupée ». Il est important que la réunion du Conseil de sécurité de l’O.N.U. se conclue par des mesures opérationnelles immédiates comme l’envoi d’une force d’interposition et de rétablissement de la paix afin de protéger les populations et d’empêcher la destruction des structures d’emprisonnement des djihadistes.
La France doit saisir ses partenaires de l’Union européenne pour décider de mesures de rétorsions immédiates contre le gouvernement de M. Erdogan. En particulier la France doit demander l’arrêt du versement à la Turquie, des aides à l’adhésion à l’Union qui courent jusqu’en 2020 et qui représentent près de 40% de ce budget.
La France doit enfin dans l’urgence, assurer les forces kurdes d’un soutien dans l’attente de mesures d’interpositions internationales qui doivent être rapidement mises en œuvre.