Jeudi 8 septembre 2016 – 18h30
Alstom : l’État doit reprendre la main par une nationalisation
ou une acquisition majoritaire du capital
Lorsqu’en avril 2014 se posent des questions majeures pour l’entreprise ALSTOM, avec ses deux pôles essentiels pour l’avenir industriel de la France – le ferroviaire et l’énergie -, j’ai interpellé les pouvoirs publics et le Président de la République afin que soit garantie l’unité des activités de la société et j’ai demandé l’intervention de l’État dans le capital de cette grande entreprise afin qu’il puisse être associé aux choix stratégiques d’avenir.
Car ce n’est qu’après avoir assuré cette entrée du capital public qu’auraient pu être noués des partenariats équilibrés avec d’autres acteurs mondiaux… Partenariats, mais ni démantèlement, ni soumission à leurs desiderata et à leurs intérêts.
En dépit des risques évidents qui se profilaient, le Président de la République a donné son feu vert au rachat de la branche énergie d’Alstom par General Electric, fragilisant gravement l’avenir de ce fleuron industriel français.
Hélas, aujourd’hui, cette prévision alarmante est confirmée.
Le constat inquiétant de la baisse des commandes publiques en France et en Europe concernant le ferroviaire – et l’absence de patriotisme économique de la SNCF – justifie une politique de relance des investissements du pays et dans l’Union européenne en faveur des transports ferroviaires, que je défends depuis de nombreuses et plus encore aujourd’hui,. Au-delà, il est déterminant de garantir le maintien de la production des trains et des TGV (en particulier ceux du futur) en France et de conserver les exceptionnelles compétences acquises au sein du site de Belfort.
Pour éviter une hémorragie d’emplois, de savoirs-faire et assurer un développement d’avenir, en France, d’Alstom, l’État doit rentrer au capital de cette entreprise de façon majoritaire, fusse temporairement.
En tout cas, les Français ne peuvent se contenter d’engagements de la direction d’Alstom car il est impossible de lui accorder la moindre confiance, au regard des promesses non tenues par le passé.
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La fermeture du site de Belfort est inacceptable ;
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la réduction de la capacité industrielle d’Alstom en France est inacceptable ;
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le traitement social du départ des salariés ne peut être présenté comme un moindre mal car c’est l’emploi industriel qu’il faut sauver puis développer.
Il en va de l’intérêt national ; l’Etat doit reprendre la main : la nationalisation ou la prise majoritaire du capital sont aujourd’hui la seule solution.