Communiqué de presse
Cession des actifs de l’État : Marie-Noëlle Lienemann dénonce les annonces d’Emmanuel Macron
Marie-Noëlle Lienemann juge gravissime les annonces d’Emmanuel Macron, qui comme la droite, veut vendre les actions de l’État pour boucler les fins de mois.
Elle demande que ces salves de décisions et de déclarations aussi dangereuses les unes que les autres cessent au plus vite. C’est l’appauvrissement du pays et la perte de souveraineté économique qui se profilent.
Halte au feu
Le ministre de l’économie est dangereux quand il annonce vouloir vendre pour 5 à 10 milliards d’actions de l’État dans les entreprises, soit près de 10% du montant total des participations, pour « faire respirer le portefeuille »…en le vidant ! Après avoir eu droit à la remise en cause et au dénigrement du modèle social, à la dérégulation, à la mise en cause des salaires comme responsables du faible niveau d’investissement des entreprises, voilà le denier étage de la fusée libérale : la vente des bijoux de famille, qui signifie à terme une perte de souveraineté économique.
Nos entreprises sont déjà très vulnérables aux capitaux étrangers, aux fonds d’investissements et ce n’est pas sans conséquences sur les stratégies industrielles ou de développement de pans entiers de l’économie nationale. On a bien vu récemment, dans le cas d’Alstom, que la possession de parts significatives de capital par la puissance publique constituait une garantie indispensable contre les risques de délocalisation et les choix contraires à l’intérêt national. On pourrait aussi citer le cas de Peugeot.
Mais l’État n’a pas seulement vocation à venir en pompier.
Sa participation au capital d’entreprises variées est également un moyen de jouer son rôle d’État stratège pour l’avenir. Une telle décision annonce une spoliation des comptes publics pour l’avenir. A un moment où la France emprunte à des taux très bas, vendre des actions qui rapportent beaucoup plus et de façon régulière révèle une très mauvaise gestion.
Conserver et renforcer les moyens de notre développement pour servir l’intérêt général, l’emploi et le redressement industriel est mille fois plus important que de boucler un budget par un artifice qui n’est qu’un fusil à un coup.
Mais Emmanuel Macron met en œuvre avec zèle les recettes de la Troïka en Grèce et ailleurs, avec son train de reculs sociaux et de privatisations. De tragiques conséquences sont à craindre.