J’ai confié le 7 août 2016 au journaliste Arthur Nazaret dans Le Journal du Dimanche mes premières propositions pour un programme de gauche pour la présidentielle de 2017. Vous pouvez retrouver l’intégralité de ces propositions ici que j’ai publiées sur mon site de campagne le lundi 15 août. Vous pouvez lire l’entretien avec Arthur Nazaret ci-dessous.
Congés payés et smic à la hausse… Lienemann dévoile ses propositions
Candidate à la primaire du PS organisée fin janvier, l’ancienne ministre de Mitterrand Marie-Noëlle Lienemann lance déjà son programme.
Elle dégaine la première. Candidate à la primaire qu’organisera le Parti socialiste fin janvier, Marie-Noëlle Lienemann veut mettre en débat des thèmes de « gauche ». Sinon, la sénatrice et ancienne ministre de François Mitterrand craint une campagne rythmée par les « surenchères libérales, autoritaires et identitaires« . Pour le JDD, elle dévoile ses principales propositions.
« Relance » de 35 milliards
Certains y verront un retour aux vieilles lunes. D’autres aux fondamentaux socialistes. En matière économique, Lienemann propose un plan de « relance » de 35 milliards d’euros, qu’elle détaillera début septembre. « Nous vivons un tournant historique. Le keynésianisme apparaît comme un enjeu pour la période qui s’ouvre. Trente-cinq milliards, c’est moins qu’un an de pacte de responsabilité« , défend-elle.
Smic à 1.300 euros net
Dans le cadre d’une relance par la « demande », la socialiste avance deux mesures : une hausse du smic, qui passerait de 1.143 euros à 1.300 euros net dès le début du quinquennat, et « un revenu de base pour tous les jeunes de moins de 28 ans« .
Sixième semaine de congés payés
Pour lutter contre le chômage, cette figure de l’aile gauche s’engage pour une « sixième semaine » de congés payés. « On pourrait la capitaliser sur un compte épargne-temps pour permettre la réduction du temps de travail tout au long de la vie. » Autre proposition : la semaine de quatre jours, qui ne serait pas imposée par l’État mais le fruit de négociations par branche. La cinquième semaine datait de 1982 et du gouvernement Mauroy ; quant aux 35 heures de Martine Aubry, une partie de la gauche l’assume toujours difficilement…
Référendum dès 2017
Comme beaucoup à gauche, Lienemann veut « dé-monarchiser » les institutions. Dans un référendum organisé dès 2017, elle soumettrait plusieurs pistes : suppression du 49-3, désignation du Premier ministre par le Parlement, part de proportionnelle et élargissement du recours au référendum notamment pour abroger certaines lois, comme cela existe en Italie.
Ministère de l’Éducation populaire
En plus de l’Éducation nationale, Lienemann souhaite la création d’un « grand ministère de l’Éducation populaire qui prendrait en charge le financement et la coordination des temps et activités périscolaires qui doivent redevenir gratuits« .
Chaise vide
Elle ne veut plus d’une Union européenne sous domination « allemande et libérale« . « Le blocage des aides d’État aux entreprises en difficulté, ça suffit« . Faute d’une relance européenne, « la France suspendra l’application des articles concernant le pacte de stabilité et bloquera sa contribution au budget communautaire« .
«Il faut organiser nos convergences, sinon faute de dynamique, on risque de rater la cible : battre la ligne Hollande-Valls»
Alors qu’Arnaud Montebourg et Benoît Hamon, probables candidats à la primaire, dévoileront leurs intentions respectivement les 21 et 28 août, Lienemann, en se lançant plus tôt, espère se faire entendre. Après une pause estivale, elle entamera en septembre une « tournée en province« . Hamon, Montebourg, Lienemann, ces trois-là arriveront-ils à s’unir ? « Il faut organiser nos convergences, sinon faute de dynamique, on risque de rater la cible : battre la ligne Hollande-Valls, dit-elle. Après 2012, 2017 ne peut pas être un deuxième rendez-vous manqué. »