Communiqué de presse de Maintenant la Gauche
La loi Macron : un texte minoritaire, un passage en force qui sonne comme un aveu de faiblesse
Après plusieurs semaines de débat sur une loi « fourre-tout », selon l’expression du premier secrétaire et député socialiste Jean-Christophe Cambadélis, François Hollande et Manuel Valls ont décidé d’engager la responsabilité du Gouvernement. L’utilisation de l’article 49.3 de la Constitution est un passage en force qui sonne comme un aveu de faiblesse.
Ce qui est en cause, c’est le fond du texte. Le projet de loi Macron ne s’inscrit en rien dans nos engagements de campagne de 2012, et va même directement à leur encontre (extension du travail de soirée et du dimanche sans contreparties minimales, privatisation d’aéroports rentables, réforme par ordonnance du droit du travail, facilitation des licenciements collectif, distribution d’actions gratuites sans ciblage…), François Hollande et Manuel Valls ont donc opté pour le passage en force en recourant à l’article 49-3 de la constitution.
Ce recours manifeste clairement un désaveu cinglant pour le gouvernement de Manuel Valls. En divisant les socialistes, en s’éloignant volontairement du rassemblement de la Gauche et des écologistes, le premier ministre a cru pouvoir imposer une ligne politique contraire à tous les engagements de 2012. A l’évidence, cette voie est une impasse. Il faudra bien que le président de la République en tire les conséquences.
La projet Macron est une mauvaise loi qui divise la gauche et le pays, qui ne créera ni emploi, ni croissance et qui met en cause notre modèle social et républicain. Sur des sujets comme le travail du dimanche, tous les syndicats sont opposés et même la CGPME du côté patronal.
Nous n’avons cessé d’avertir le gouvernement et le président de la République sur les graves risques de division qu’elle générait et surtout sur les inacceptables régressions sociales qu’elle organisait.
Le gouvernement persiste donc dans sa volonté de passer en force, sans même prendre en compte les demandes du Parti Socialiste et moins encore les contre-propositions qui ont été présentées pour rétablir plus de justice sociale. Visiblement, il ne prend pas la mesure des graves difficultés du pays et singulièrement des couches populaires, des plus modestes qui attendent autre chose que cette loi qui renforce le poids des financiers, la dérégulation sociale et ré-ouvre une vague importante de privatisations.
Nous avons la conviction qu’on ne règle pas des problèmes politiques à gauche en employant l’une des armes les plus coercitives de la 5ème République. A quoi bon débattre pendant plus de 200 heures à l’Assemblée nationale pour lui enlever in fine le droit de vote ?
Ce tour de passe-passe constitutionnel ne saurait éteindre l’indispensable débat à gauche sur la nécessaire inflexion de la politique du gouvernement pour relancer l’économie et créer de l’emploi.